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Le tragique destin  de Diva et Tania

 

 

L'HORREUR à Bel'Âne

Ames sensibles s'abstenir.

L'article posté sur la page facebook de Bel'Âne après la publication de la vidéo ci-contre

 

J’ai promis un article, alors je me lance. Mais avant toute chose, je souhaite remercier toutes les personnes qui sont intervenues sur cette page –. (sauf une qui me traite de menteuse !)…- Votre soutien nous apporte beaucoup de réconfort, et, même si les opinions divergent, vous avez réussi ce pari fou quand on parle de ce sujet sensible, de rester posés et polis. Je suis très fière de voir que ma page, donc nos petits ânes, rassemble des personnes intelligentes et « civilisées ». Je sais donc que vous me lirez, contrairement aux imbéciles qui campent sur leurs positions sans s’ouvrir à la réalité.

Celles et ceux qui suivent les aventures des petits ânes de Bel’Âne sur facebook ou youtube, savent, pour avoir visionné les nombreuses vidéos, que je rendais visite tous les jours à mon troupeau de 23 ânes heureux d’évoluer dans un grand parc situé 500 mètres sous la maison.

Lundi 10 décembre 2018 à midi, les 23 ânes étaient présents, comme d’habitude. Le mardi 11 à 14 h, je n’en ai compté que 21 et Caméo n’était pas blessée. Je n’avais pas le temps de chercher les 2 absentes, cherchant à me persuader qu’elles broutaient un peu plus loin, et comme on devait venir chercher le troupeau le lendemain pour le rapatrier à la maison, je ne me suis pas inquiétée. Avec du recul, j’aurais dû réagir quand, au moment de partir, tous les ânes me suivaient en me faisant comprendre qu’ils voulaient rentrer avec moi. J’aurais dû aussi comprendre le vol de corbeaux qui a attiré mon attention et celle de Mathieu qui était avec moi. Avec des « si », on en éviterait des choses. Mais après réflexion, il était déjà évidemment trop tard.

Le mercredi 12, comme prévu, nous allons chercher nos ânes. Nous avons reçu un coup de massue sur la tête en voyant une carcasse….Les autres ânes sont regroupés et seraient tous montés dans le quad s’ils avaient pu. Hébétés, nous n’arrivions même plus à les compter. Je m’aperçois immédiatement que Caméo est en sang. Les morsures – car ce sont des morsures- n’ont pas l’air d’avoir touché d’organe vital- Mais comment a-t-elle pu se faire mordre sous le ventre ? Je compte, recompte. Toujours 21, comme la veille.

Il manque Diva, c’est sûr. Diva la douce, Diva la discrète, Diva la modeste, Diva avec son gros ventre qui devait avoir son premier bébé en février. Diva, pour qui j’ai écrit :

« Pour repérer Diva dans le troupeau, c’est très simple : C’est la seule petite ânesse grise qu’on ne remarque pas !! »

Les personnes qui ont visité Bel’Âne cet été, se souviennent peut-être avoir vu cette phrase sur la fiche signalétique de Diva. Comble de l’horreur, si Diva ne se remarquait pas par sa présence, elle s’est immédiatement fait remarquer par son absence !

Les larmes au bord des yeux, pressés par le troupeau qui nous canalisait vers la sortie, nous n’arrivions plus à avoir les idées claires. Tout en courant derrière les ânes qui se hâtaient de sortir du parc, je comptais et recomptais : 21, non, 22, non, il n’y en a bien que 21…..

En ¼ d’heure , le troupeau était à l’écurie. Pas eu besoin de leur montrer le chemin. Ils ont franchi la rivière sans rechigner et ont couru tout le long. D’habitude, ça refuse de mettre les pieds dans l’eau, ça broute, ça batifole, ça fait de la résistance…et ça met 2 heures pour rentrer.

A l’écurie, tour d’horizon sur les 35 (ils en ont rejoint 14), il manquait Tania ! nonnnn….Tania ! La belle Tania, Tania l’indépendante, Tania qui attaque les chiens, Tania qui a dû faire face aux loups pour défendre son troupeau. Tania qui n’a peur de rien, Tania qui n’a pas froid aux yeux, Tania la courageuse, mais Tania la sensible, une Tania capable d’instaurer une véritable relation avec qui savait lui parler, une Tania toute en psychologie. Sur sa fiche est écrit ; «

« Randonner avec Tania, c’est avoir une vraie complicité avec elle. »

Nous étions dévastés.

Pendant que mon mari et mon gendre partaient à la recherche de la deuxième carcasse…celle de Tania, j’appelais la DDT, la chambre d’agriculture, le service « répondeur loup ». On me dit que les techniciens sont débordés d’appels, on m’enverra une contrôleuse de l’ONCFS demain (office national de la chasse et de la faune sauvage).

J’ai soigné Caméo comme j’ai pu, incapable de l’emmener chez le vétérinaire. Malgré les lambeaux de peau et chair qui pendaient, les plaies, des morsures, n’avaient pas l’air d’avoir touché d’organe vital. Je l’ai emmenée le lendemain chez le vétérinaire, sous les conseils de la contrôleuse de l’ONCFS qui m’a expliqué que les morsures de loup s’infectaient très rapidement. Elle est sous antibio, elle s’en sortira mais a certainement perdu son bébé.

Caméo est comme Tania, elle attaque. Sous son air placide, (« Caméo la paisible » est écrit sur sa fiche ), et du haut de ses 78 cm au garrot, elle fait immédiatement front devant le danger et attaque. Elle est impressionnante. Je l’ai vue une fois s’attaquer à un sachet plastique poussé par le vent, qu’elle a dû prendre pour un prédateur. En 2 minutes, le sachet a été lacéré par les sabots avant, il n’avait plus 1 cm² entier !

Contrairement aux chevaux qui fuient devant le danger sans se retourner, les ânes font face au danger et attaquent. Peut-être parce qu’ils courent moins vite que les chevaux ? Un chien qui traverse le parc des ânes ne doit son salut qu’aux fils électriques. Nombreux chiens de mon mari peuvent en témoigner…

D’après les dates, confirmées par l’état des carcasses, les loups ont attaqué entre lundi midi et mardi 14h. Caméo n’était pas blessée le mardi après- midi. Les loups sont donc revenus le lendemain (au moins un !) et elle les aurait fait fuir ? du haut de ses 78 cm ? courageuse Caméo… Tania n’a pas eu cette chance, elle qui a du vouloir défendre la douce Diva. Mais que faire devant une meute de loups ?

Car après plusieurs coups de fil passés, nous avons eu confirmation que 2 meutes de loups différentes, de 8 individus chacune, avaient été aperçues en même temps le week end d’avant (soit 2 jours avant), par des chasseurs, une à Bayons, l’autre à Faucon du Caire, à quelques kilomètres du parc des ânes.

Je ne brode pas pour faire de la sensiblerie. Je raconte les faits. Et si je parle de mes ânes en ces termes, c’est que je les considère tous comme des individus à part entière, chacun avec leur caractère. Je n’ose pas dire comme mes enfants, mais, oui, c’est un peu ça…

Et vous comprendrez peut-être que cette fois, les loups n’ont pas dévoré des bêtes, n’ont pas tué du bétail, n’ont pas tué des ânes : Ils ont dévoré vivantes, Tania et Diva !

Certes, les loups ne font pas la différence entre des animaux sauvages et des animaux domestiques. Comme ils ne feront pas la différence, s’ils sont affamés, avec des humains. L’histoire est bien là pour nous le rappeler.

Mais si on ne veut pas que Tania et Diva soient mortes pour rien, il faut que je vous explique la réalité de notre territoire. Car j’ai été surprise de voir la méconnaissance de certains en la matière. Je réalise, que chaque région a ses problèmes et que les médias sont si forts pour taire les problèmes épineux, que le reste de la France est à mille lieues de connaître les situations difficiles qui se vivent à l’autre bout, malgré tous les collectifs et associations qui essaient d’exposer les problèmes.

Ici, dans les Alpes de Haute Provence, comme dans les Hautes Alpes ou les Alpes maritimes, le nord du Var, le problème épineux, c’est le loup !

Et je m’aperçois, un peu naïvement que l’état fait tout pour occulter le problème. L’attaque de Bel’Âne a été signalée le mercredi 12 décembre. Le jeudi 13, à 10h, la contrôleuse de l’ONCFS était à l’élevage après 2 heures de route (dépêchée de Saint André les Alpes, à l’autre bout du département). Le vendredi 14, la DDT m’appelait pour régler le problème au plus vite.

Avez-vous déjà vu un service de l’état répondre aussi vite ??? ? Moi non ! Je pense à tous les sinistrés des inondations et des tempêtes qui attendent toujours le passage des experts ou un classement de leur zone en catastrophe naturelle…

Le loup est bel et bien, un sujet sensible.

Sur le site de bel’âne : http://www.belane.fr/sa-situation-geographique, écrit déjà il y a plusieurs années, on peut lire cette phrase :

« Seule ombre au tableau dans ce décor idyllique : le loup …. Souhaitons que nos petits ânes ne le croisent jamais, ou mieux, sachent le faire fuir… »

Il y a quelques années, c’était un privilège de « voir le loup ». Les personnes qui avaient cette chance étaient enviées. Ils pouvaient raconter. Et s’ils avaient eu la chance de prendre une photo, ils devenaient des héros. Car le loup avait peur de l’homme. Impossible de l’approcher. C’était des loups isolés, craintifs, qui se suffisaient du gibier des montagnes.

Sauf qu’un loup, ça se reproduit…Petit à petit, il s’est attaqué aux troupeaux, causant une vraie révolution chez les éleveurs qui ont appris à vivre avec, à se défendre tant bien que mal. De temps en temps, un article dans le journal, des collectifs d’éleveurs qui expliquaient leur problématique sur les manifestations, des élus plus ou moins convaincus, un reportage à la télé, rappelaient que le loup était là, sans noircir le quotidien de monsieur tout le monde, en ne dérangeant que les éleveurs qui se sont sentis de plus en plus isolés.

Sauf que le loup, avec un taux de croissance annuel de 20%, est en phase d’expansion rapide sur l’ensemble du territoire national. Je n’ai pas la prétention de faire un exposé sur la vie du loup, je n’en ai pas les compétences, et vous trouverez tout sur n’importe quelle encyclopédie. Mais il faut savoir que le loup vivant en meute, les jeunes mâles doivent construire à leur tour, leur meute, et, ce qui est plus angoissant, c’est la progression du nombre de meutes : + 35% entre l’automne 2017 et l’automne 2018 (source : ONCFS)

Le loup est donc en train de coloniser, à la vitesse grand V, le territoire national, et en meutes. Actuellement, 26 départements sont touchés, le département des Alpes de Haute Provence en tête.

Aujourd’hui, autour de nous, à Bel’Âne, une personne sur 2 a vu un loup et de plus en plus de personnes voient des meutes de loups. Ces personnes- là ne sont plus des héros et commencent à être moins fières de dire : « j’ai vu le loup » ou : « j’ai pris le loup en photo ». Car, oui, maintenant, c’est facile de prendre le loup en photo. Car le loup a changé de comportement. Il s’adapte avec une facilité déconcertante. Il n’y a plus de gibier dans la montagne ? Pas grave, il descend au village. Les éleveurs protègent leurs troupeaux la nuit ? Pas grave, il chasse le jour. Il n’a plus peur des voitures, il n’a plus peur de l’homme.

- Ce vieux monsieur de Turriers (certains se reconnaîtront dans mes propos) ramasse ses poireaux dans son potager. Se sentant observé, il lève les yeux et voit un énorme loup, pas effarouché du tout, au pied de son potager, qui le regarde travailler ! Il est 11h30, mois de septembre 2018

- Un voisin de Gigors boit tranquillement son café sur son balcon. Il habite au bord de la départementale D951. Il voit un chevreuil courir sur le bas- côté de la route, suivi par un loup. Il est 13h30.

- Je rentre de réunion ce mardi 13 novembre 2018. Col de Sarraut, à côté d’une habitation. Il est 18h30, il fait nuit noire : 2 louveteaux jouent dans le champ en contre bas, à 10 mètres de la route. Je les regarde ¼ d’heure jouer, le spectacle est bucolique. La mère arrive, puis un loup plus gros qui longe la voiture, passe devant les phares et les rejoint. Pleins phares, klaxon, ils ne bougent pas. Ils n’ont pas bougé non plus quand un scooter est passé. Un collégien qui rentrait du collège. Et si le collégien avait glissé et qu’il se soit retrouvé inconscient et ensanglanté sur la chaussée ? en pleine nuit noire ? Je délire ? Pas sûr !

- Ma belle-fille part travailler. Un matin, à 7 h, le loup traverse tranquillement devant la voiture, 100 mètres au-dessus de Bel’Âne.

- Un ado attaqué par les loups ? oui, Romain à Seyne Les Alpes : https://blogs.mediapart.fr/francoise-degert/blog/050217/quand-les-loups-menacent-les-humains. On le connait, ce n’est pas une manipulation médiatique.

- Les loups aux portes de sisteron : https://youtu.be/-gbiESMsyus

Des témoignages comme cela ? Mais on pourrait en écrire des pages et des pages….

Et les attaques ? Il ne passe pas un jour sans qu’il y ait une attaque de loup sur un troupeau ou un animal domestique.

Le 31 octobre 2018, il y avait déjà 3156 attaques et 11 000 victimes au niveau national pour l’année 2018 (http://www.leseleveursfaceauloup.fr/)

Le 30 septembre, 461 attaques déclarées pour 1492 victimes dans le 04 (source : chambre d’agriculture 04)

- Vaches et veaux égorgés au-dessus de Bel’Âne

- 30 moutons à Gigors

- « On a également perdu 70 brebis cette année- là, malgré chiens de protection, parc de nuit et présence humaine armée H24. Rien n'y fait. 250 avortements, 30 brebis mortes de stress dans les 6 mois qui ont suivis » témoignage facebook de Caroline Bourda de Bayons

- Las de subir une nième attaque, Thierry, ayant l’autorisation d’un tir de défense simple, décide de passer la nuit à surveiller son troupeau Il reste jusqu’à 4 h du matin, là avec son fusil et ses moutons, à l’entrée du village. A 4 heures du matin, il se fait relayer par son frère, qui, lui, n’a pas de fusil puisque pas d’autorisation. Les loups attaquent !!! et tuent..

- ……on ne va pas détailler les 500 à 10000 tirets… suffit de voir sur internet

Les collectifs d’éleveurs se montent un peu partout dans le pays mais ne sont pas écoutés, incompris, voire raillés (cf facebook).

Les autorités locales commencent à réagir, à les prendre au sérieux et commencent à les soutenir. Mais se heurtent à l’état.

La municipalité de Bellaffaire a voulu déposer en délibération, une motion pour la régulation du loup, qui a été rejetée par la préfecture.

La communauté de commune du Sisteronnais Buech a voté le 10 octobre dernier, à l’unanimité de ses 93 membres une motion de soutien à la régulation opérationnelle du loup

« L'élevage pastoral est indispensable à l'économie des territoires de montagne et des territoires ruraux. Le maintien du pâturage est le gage de l'entretien des paysages et de la préservation de la biodiversité. L’élevage pastoral répond aux nouvelles attentes des consommateurs en termes de proximité, qualité, lien au terroir, sécurité alimentaire et sanitaire et qu’il constitue une composante essentielle du territoire.

Les récentes attaques dans les vallées des départements sud alpins ont causé des dommages portant une nouvelle fois atteinte aux principes constitutionnels que sont le droit à la propriété privée et le respect du droit au travail. Ainsi la souffrance psychologique des professionnels de l’élevage, profession en voie d’extinction doit être entendue par l’Etat français.

Les moyens de protection mis en oeuvre sont de moins en moins efficaces face à des loups qui s'adaptent et ne craignent plus l'homme. La présence des chiens de protection constitue un danger pour l’intégrité physique des randonneurs et des pratiquants de sports de pleine nature, incompatible avec l’activité touristique des territoires et portant atteinte à la libre circulation des individus.

Mais l’augmentation exponentielle des attaques de troupeaux dans toutes les zones de présence du loup devient intolérable et l’Etat français doit prendre toutes les dispositions légales et saisir la Communauté européenne afin de faire cesser ces atteintes inacceptables »

Soyons clair : Bel’Âne n’est pas contre le loup ! mais contre sa protection abusive car le loup n’est absolument pas une espèce en voie de disparition, bien au contraire.

Tout être sur terre a son prédateur. Même l'homme : son propre prédateur est lui -même. Si on protège le loup, il n'a plus de prédateur, on bouscule complètement le cycle de la nature et la chaîne alimentaire. Il y a un problème non ?
Conclusion, Il colonise trop vite, il faut le réguler.

Le problème est que le loup fait l'objet d'une protection au niveau international, au sens de la convention de Berne et au sens de la directive 92/43/CEE dite « habitat faune flore » où il est classé « prioritaire d'intérêt communautaire » en annexe II et IV. Dans le droit national, ces dispositions sont transcrites dans le code de l'environnement aux articles L. 411-1, L. 411-2 et R. 411-1 à R. 411-5 et par l'arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Raison pour laquelle, La FNO et ses partenaires du CAF Loup (FNSEA, JA, FNB et APCA) oeuvrent pour le déclassement du loup à la convention de Berne.

En attendant, il faut protéger les petits ânes de Bel’Âne….

- Des chiens ? ce serait le plus efficace. Encore que les chiens et les ânes ne font pas bon ménage. Eduquer les chiens ? OK. Mais, comme dit très justement dans les commentaires facebook par Guillaume ou Caroline, il faut un troupeau de chiens pour faire face à une meute de loups. Sérieux, moi j’ai envie d’élever des ânes, pas des chiens ? Un autre problème se pose : ces chiens sont dangereux pour les promeneurs. C’est un autre débat, mais une autre réalité du territoire. D’ailleurs, on nous propose à nous, prestataires de tourisme, des formations pour éduquer nos clients à avoir les bonnes attitudes avec ces chiens.

En France, on passe notre temps à faire des porte-feuilles qui plus est, très coûteux. Le loup est un problème, on empile les chiens par-dessus. Les chiens sont un problème, on empile les formations pour touristes par-dessus. Les touristes sont un problème ?......

J’ai eu beaucoup de propositions en privé. Céline nous offrirait un chien de protection berger de Maremme, bébé, Monsieur « Vivre au Pays » nous prêterait des patous et nous donne de très bons conseils. A voir… Mais vraiment merci. La solidarité existe en France !

- Les rentrer la nuit ? Ça ne réglerait pas le problème puisque le loup attaque aussi le jour. Puis, suivant où se trouvent les pâturages, c’est impossible. Quant à l’écurie, il la faut fermée hermétique car le loup n’a pas peur de s’approcher des maisons. Le 14 novembre dernier, un poney s’est fait dévoré par un loup dans un centre équestre à Embrun, à 50 mètres d’une colonie de vacances.

- Les surveiller la nuit ? j’ai été surprise par le nombre de personnes qui m’ont proposé ce service. Je les remercie. Il est vrai que ça se fait chez certains éleveurs (voir le témoignage de Thierry). Mais soyons réalistes. Quel travail, (à part celui de veilleur de nuit), vous oblige à veiller toutes les nuits ? Que répondrez-vous à votre employeur s’il vous demande, à partir de demain, de rester sur votre lieu de travail, toutes les nuits pour surveiller votre ordinateur ?

- Des caméras satellites ? Ce n’est pas une protection. Le temps d’arriver sur place…

- Des lampes clignotantes ? Le loup s’est aussi adapté ! Mais dans l’espoir que les loups de Bellaffaire ne connaissent pas, nous avons mis des guirlandes de Noël qui clignotent rouge tout autour de leur paddock. Nous les allumons tous les soirs et certaines sont solaires. Les voisins nous prennent pour des fous…

- Des grillages de 3 mètres de haut ? avec fondations car le loup peut creuser ? Impossible quand on a des pâturages de plusieurs hectares, loués en convention avec la mairie qu’il faut libérer de toute clôture entre le 1er novembre et le 31 mai.

- Des doubles clôtures ? sachant que le loup peut sauter 3m40 en longueur ?

En bref, pour que les ânes soient en sécurité il faut faire du hors sol, c’est-à-dire les élever dans une enceinte fermée, en élevage intensif. Ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout, la politique de Bel’Âne. Autant arrêter l’élevage, constat que font la plupart des éleveurs par ici…

Je crois qu’il est temps que je termine d’autant que j’ai dû perdre la moitié d’entre vous en route…

Une dernière chose que tout le monde doit savoir, c’est que la protection du loup coûte à l’état français, des dizaines de millions d’euros par an, sans compter la rémunération des personnels de l’état, dans une France où certains n’arrivent plus à se nourrir.

Il est évident, qu’à coups d’indemnisations, comme c’est le cas en Italie (je me suis rendue en Italie dans les Abruzzes), l’état cherche à acheter une paix sociale illusoire avec le monde de l’élevage.

En espérant que Tania et Diva vous auront permis de mieux comprendre les réalité locales de notre territoire…

Marie-Claude Arnaud

 

 

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